Archive for novembre, 2011

novembre 30, 2011

L’hypersexualité féminine ou la nymphomanie

par meriza joly

Le 21 octobre 2011, un article dans Cyberpresse signé Silvia Galipeau me fait un peu réagir. Femmes avides de porno. Je me révolte  parce que je réalise que les femmes hypersexuelles sont invisibles. Ça me trouble parce qu’elles ne demandent pas d’aide. Et toujours selon l’article, elles seraient très mais très rares….

Tabou, honte et jugement sont le lot des hypersexuelles. Si les hommes peuvent jouer longtemps dans le sexe extrême,  les femmes ont très peu de gestes à poser pour être qualifiées de femmes faciles, putains ou sal…..

L’hypersexualité féminine est un sujet qui me fascine. Tout d’abord,  voici un article que j’ai écrit en 2008 pour la revue L’intervenant de L’AITQ,  l’Association des Intervenants en Toxicomanie du Québec.  Soyez aux aguets, je reviendrai vous parler de l’hypersexualité féminine sous différents angles.

La nymphomane L’intervenant volume 24 janvier 2008

Amusez vous  bien et n’hésitez pas à m’écrire un petit mot.

Mériza

 

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novembre 27, 2011

Les différentes manifestations de l’hypersexualité

par meriza joly

On s’imagine facilement que l’hypersexualité se reconnaît à la quantité de relations sexuelles qu’une personne peut avoir. L’hypersexualité c’est plusieurs facteurs à considérer et la quantité de partenaire en est un. Dans cet article, vous verrez qu’une personne peut être accaparée par la sexualité de plusieurs façons.  Voici donc quelques pistes à explorer.

Selon Schneider[i] (1994) n’est pas dépendant qui veut. Selon lui 3 critères doivent être présents avant de parler de dépendance:

  1. Incapacité de choisir si je veux ou non continuer le comportement
  2. Continuer malgré les pertes, les conséquences, les effets sur la santé.
  3. Être obsédé par cette activité

Différentes manifestations de la dépendance sexuelle:

1. Partenaires multiples : La personne cherche à avoir le plus grand  nombre de partenaires sexuels possibles sans s’engager.  C’est la sensation au détriment de la relation.

2. Érotomanie : Imaginer que des personnes sont amoureuses de soi sans qu’ils ou elles ne  le sachent, être obsédé par la personne dans ses pensées, avoir de la difficulté à ne pas y penser. Poussé plus loin, le harcèlement sexuel peut se manifester.

3. Séduction compulsive : C’est entre autres, l’habitude qui consiste à nouer des relations exclusivement sur le mode de la séduction, la recherche constante de conquêtes amoureuses et le besoin incontrôlable de plaire.

L’estime de soi est basée sur la quantité des personnes séduites. Si elle n’a pas séduit, la personne déprime. Ce qui compte, c’est de susciter un intérêt sexuel chez le plus grand nombre et non d’avoir nécessairement une relation sexuelle.

4. Masturbation compulsive : C’est lorsque l’activité prend une place prépondérante dans la vie de la personne et que la moindre tension ou frustration vécue l’amène à se masturber.

5. Pornographie : Un temps considérable est passé à visionner ou à rechercher des scènes de nudité, d’autostimulation ou de relations sexuelles sur images, vidéos, films ou sur des sites Internet.

Participer à des activités de clavardages (cybersexe) avec caméras est une activité  risquée. L’isolement, l’illusion d’être seul et anonyme amène souvent les gens à prendre des risques. Exposer sa nudité sur la Toile avec un ou une inconnue peut devenir un piège. Certains individus sans scrupule ont déjà démontré que le risque de chantage est possible et  certaines personnalités publiques en font fait la démonstration régulièrement dans les médias.

6. Services sexuels : Coût financier important associé à des activités sexuelles: travailleuses du sexe, massage, bar de danseuses, peep show, etc.

7. Voyeurisme/ Exhibitionnisme/ Frotteurisme: Ces 3 activités sont aussi appelées les libertés indécentes. Le voyeur se cache de longues heures afin d’entrevoir une personne dans son intimité, l’exhibitionniste ne s’expose pas toujours ouvertement, parfois il ou elle s’habillera de façon à s’exposer innocemment, le frotteur cherche à toucher subtilement ses victimes. Dans les 3 cas, ces activités amènent une victimisation, pourquoi? Parce que l’autre personne n’a jamais eu la possibilité de donner son consentement à cette activité.

Certains comportements n’amènent pas toujours une dépense en terme financier mais ils amènent un coût en temps investi dans l’activité:

  • manque de sommeil;
  • mauvaise alimentation;
  • isolement social;
  • absentéisme;
  • perte d’emploi;
  • arrêt ou stagnation dans la carrière;
  • diminution des autres activités de la vie.

La honte et la haine de soi habite souvent les gens aux prises avec l’hypersexualité. Ce qui était excitant et valorisant un jour est devenu un secret que l’on doit cacher à nos amis et à nos proches. C’est souvent l’accumulation de problèmes tels que la santé, les problèmes au travail, une menace de rupture, etc. qui amène la personne à chercher de l’aide.

Il est possible pour certains de s’en sortir seuls mais c’est plus difficile. Quand la personne est isolée avec son trouble depuis un certain temps, être accompagné par une personne qualifiée rendra la démarche plus réelle et plus facile. Les technologies d’aujourd’hui favorisent l’accès à un monde sexuellement envahissant,  inimaginable il y a quelques années. Assurez-vous que le professionnel que vous voulez rencontrer connaît les technologies assez pour comprendre vos enjeux personnels et les mesures particulières que devront être mises en place.


[i] Schneider, J. P. (1994). Sex addiction: Controversy within mainstream addiction medicine, diagnosis based on the DSM-III-R, and physician case histories. Sexual Addiction and Compulsivity, 1, 19-44.

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novembre 23, 2011

Faire semblant de jouir version masculine…

par meriza joly

Hier je suis allée présenter une conférence sur l’hypersexualité et sur le cybersexe à des employés de PAE affiliés à la FTQ. Du monde très sympathiques et ouverts à parler de sexualité, des technologies, d’hypersexualité et comment la porno s’est insidieusement collée à nos vies, comment elle nous est servie partout où on va pour presque rien, sans même le demander….

Dans le New York Magazine du 30 janvier 2011, Davy Rothbart, parle de son expérience avec la porno et comment il en est venu à faire semblant d’éjaculer quand il avait une relation sexuelle dans le réel.

Adapte de la porno,  tranquillement certains troubles sexuels sont apparus chez lui: éjaculation retardée, désir sexuel défaillant, manque de libido envers la partenaire, désensibilisation physique.  Quand on se masturbe devant des belles jeunes femmes super disponible à tous les jours, quand on se masturbe d’une certaine façon en regardant des images de plus en plus hard, on fini par se désensibiliser physiquement et émotionnellement.

La  porno est un leurre pour le cerveau. Puisque les neurotransmetteurs du plaisir s’activent,  on a les mêmes effets neurochimiques qui se réveillent, on en vient à croire qu’on est dans la réalité. Le cerveau ne fait pas la différence, il répond aux stimuli  du ‘tout comme’ sauf qu’il manque la présence de l’autre.

Le virtuel sera toujours plus intense que le réel, personne ne peut égaler l’intensité du médium. C’est comme un fantasme qui  nous garde  allumé et quand on le fait, c’est presque garanti que ça ne sera pas aussi bon. Contraintes des lois de la physique et de la gravité. C’est plus de travail et on dirait que c’est moins excitant.

Heureusement, il y a de l’espoir. Lorsque la personne cesse l’usage de la porno, l’esprit et le corps vont reprendre leur sensibilité avec le temps. Ce qui aide: un bon suivi en sexothérapie, des réunions avec les Sexoliques Anonymes ou les DASA- Dépendants Affectifs et Sexuels Anonymes (au besoin), de la patience, un engagement envers soi même et une conjointe prête à participer.

C’est plus facile qu’en restant tout seul chez soi…

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novembre 22, 2011

La sexologie et la loi 21 sur la psychothérapie

par meriza joly

Dimanche dernier, nous avons eu une réunion les membres de l’Association des sexologues du Québec et le Regroupement des sexologues professionnels du Québec.
Suite au sondage passé parmi les 2 associations, seulement 23% de sexologues se qualifieraient pour le permis de psychothérapie.
Cette situation entraînerait une coupure de service pour environ 4000 personnes.
Le projet de loi 21 sur la psychothérapie demande de répondre à plusieurs exigences pour le 1er avril 2012 dont:
600h de psychothérapie dans les derniers 2 ans;
50h de supervision clinique dans les derniers 2 ans;
90 h de formation continue dans les derniers 5 ans.
Le hic c’est que la supervision et la formation doivent avoir été fournies par les membres d’un ordre reconnu.
L’association des sexologues n’est pas encore un ordre….Nos responsables sont en pourparlers pour essayer encore de régler tous ces détails.
Pour les sexologues qui ne rencontreraient pas les exigences le 1er avril 2012, elles-ils devront attendre que les sexologues deviennent un ordre (2-3-4 ou même 5 ans plus tard).
Nos représentant de l’ASQ et du RSPQ font un travail extraordinaire mais on dirait que le lobbying des psychologues du Qc travaille bien…

novembre 22, 2011

Traque, voyeurisme ou curiosité?

par meriza joly

La traque
Je viens d’ouvrir une clinique de sexothérapie dans le Vieux Montréal et comme je reviens dans le coin après avoir passé 2 ans au Nunavik, je me rebranche sur le Net: Ce blog; Linkedin; Facebook et ce matin Twitter! Je ne sais pas pour vous mais je me sens traqueuse (stalking)…Comme on ne peut pas twitter toute seule, on doit se mettre à suivre des gens loll Je commence à être un peu gênée…
En sexologie, moi ce qui m’intéresse beaucoup, c’est l’hypersexualité, la compulsivité sexuelle, la dépendance sexuelle. J’ajoute dans mes contacts les gens qui m’inspirent et eux autres aussi sont partout!
J’ai appris que traquer quelqu’un sur le net c’est: harceler au téléphone, envoyer des courriels méchants, faire des menaces par texto, insulter sur les blogs, dénigrer sur les forums, etc.
Bon finalement, je vais suivre des personnes qui m’intéressent et\ou m’inspirent. Je ne vais pas commencer à les accabler de mon insatiable besoin de connaître, ce n’est pas dans ma nature. Je préfère lire discrètement ce qu’ils font….comme, comme…une voyeuse!?
Voyeur définition: sens1: Personne qui prend du plaisir à observer une scène érotique ou personne qui en observe une autre de manière malsaine….synonyme curieux.
Finalement, je suis une curieuse! Un signe d’intelligence paraît-il!

À lire sur le cyber-harcèlement

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